En plus d’être sous l’influence de la dopamine, le circuit de la récompense est modulé (excité ou inhibé) par des opiacés endogènes (comme les enképhalines et la b-endorphine). Des neurones inhibiteurs exercent en permanence une inhibition sur le neurone à dopamine. En l'absence d’opiacées endogènes, la libération de dopamine est permanente mais modérée.
Certaines régions du cerveau sont chargées de récompenser l'exécution de fonctions vitales par l'apparition d'une sensation de plaisir: il s'agit du noyau accumbens* et de l'aire tegmentale ventrale*, qui sont interconnectées entre elles. Cette sensation de plaisir est permise par la présence de neurone dopaminergique. Quand ils sont stimulés, ils libèrent la dopamine au niveau des synapses qui va stimuler des neurones (principalement du cortex) donnant ainsi une sensation de plaisir. C'est que que l'on appelle le circuit de la récompense.
SCHÉMA DU CIRCUIT DE LA RÉCOMPENSE |
Localisation des différentes zones impliqué dans la récompense |
Dans l'aire tegmentale ventrale (ou ATV), les endorphines agissent sur des récepteurs μ (traversant 7 fois la membrane) portés par les terminaisons d'interneurones gabaergiques*.
Ces interneurones* inhibent les neurones dopaminergiques se projetant sur le noyau accumbens. Ainsi lorsque la molécule de bêta-endorphine ou de met-enképhaline vient se fixer sur le récepteur aux opiacés du neurone inhibiteur à GABA*, elle agit sur ce dernier en freinant son action. Il y a donc une diminution de la production de GABA. Parallèlement, le neurone activateur transmet le message au neurone dopaminergique. Cela ouvre alors un canal ionique sur ce dernier, emprunté par les ions Chlore provenant du neurone gabaérgique qui viennent polariser le neurone. Plus il est polarisé, plus le message sera inhibé, et donc le neurone dopaminergique ne sécrètera que peu de dopamine en réponse. Mais dans le cas de la récompense ce canal du neurone dopaminergique ne s'ouvre que peu de temps puisque la quantité de GABA sécrétée est faible puisque les endomorphines se sont fixées au recepteur. Le neurone est faiblement polarisé et donc excité car la faible dose de GABA libérée stimule la sécrétion de dopamine dans le neurone post-synaptique. L'activité du neurone dopaminergique est donc modifiée par un nouveau message: il va produire beaucoup de dopamine, et cela va générer une sensation de bien-être.
Neurone dopaminergique sans arrivée d'opiacé |
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Neurone dopaminergique
avec arrivée d'opiacé
On peut donc
dire que les opiacés exogène sont à la base du système de récompense puisque
tout commence à partir de leur sécrétion. Mais ce système
étant extrêmement complexe il ne faut pas le restreindre à cette
unique voie.
Système de récompense |
Lorsque nous mangeons des produits sucrés et plus précisément du chocolat (cas plus étudié), des endorphines sont libérées. Ces molécules se fixent ensuite aux récepteurs à endorphines présents dans l'estomac. Ceci explique donc la sensation de plaisir que nous ressentons tous après avoir mangé du chocolat ou un produit sucré. Cependant, il est important de préciser que certaines expériences sur des rats ont démontré qu'une consommation trop élevée de sucre peut amener à la dépense comme une drogue le ferait. En effet cela ne parait pas vraiment étonnant puisque les endorphines sont aussi sécrétés lors de prise de drogues.
Pour en savoir plus (en anglais): https://www.youtube.com/watch?v=Xn1cI8FNU6M#t=275
Le récepteur aux opioïdes (qui est réservé aux endorphines) situé sur l'interneurone GABA commande l'exocytose de GABA si les molécules d'endorphines se fixent dessus. Une molécule de GABA se fixe sur son récepteur présent sur neurone dopaminergique, le canal ionique s'ouvre et laisse entrer les ions Cl-. Le neurone est alors inhibé, la dopamine qu'il produit n'est pas relâchée. Par suite, le troisième neurone n'ouvre pas ses canaux, et n'est donc pas stimulé. La sensation de plaisir est nulle ou presque. C'est ce qui se produit notamment lorsque l'on a faim...
Bonus :
Cette sensation ne plaisir n'est pas uniquement présente en mangeant... En effet les endorphines naturelles augmentent avec l'activité physique ou bien l'excitation, inhibant ainsi la libération de GABA et levant l'inhibition gabaergique exercée sur les neurones dopaminergiques. D'où la sensation de plaisir apparaissant ensuite.
Définitions:
Mésenséphale : cerveau moyen c'est une région du tronc cérébral reliée au cerveau.
Striatum ventral: région de la matière grise au centre du cerveau et qui intervient dans le traitement des émotions
Noyau Acumbens : suscite le plaisir gustatifs et stimule l’appétit vis à vis d'aliments sucrés. Riche en neurones porteurs de récepteurs d'opiacés et reçoit des fibres nerveuses à dopamines venant du mésenséphale.
Un Antagoniste est une molécule interagissant avec un récepteur membranaire et bloquant ou diminuant l'effet physiologique d'une autre molécule. L'antagoniste ne possédant pas de propriétés sur ce site de fixation (récepteur) il empêche la fixation d'un ligand endogène.
Ligand : Produit qui permet la fixation d’un récepteur
Interneurone : Comme leur nom l'indique, les interneurones se situent entre deux autres neurones. Fonctionnellement, leur rôle est d'établir le lien axonique, et de transmettre l'information.
Gaba : L'acide γ-aminobutyrique ou en abrégé GABA, est le principal neurotransmetteur inhibiteur du système nerveux central chez les mammifères et les oiseaux. C'est un neurotransmetteur qui a pour rôle de diminuer la quantité de dopamine relâchée dans le noyau accumbens.
Source:
La Recherche, La nouvelle physiologie du goût, n°443
tres interressant, pour des connaissances nouvelles pour moi.
RépondreSupprimerJe chrerche à savoir pourquoi les Benzodiazepine agissent pour une amelioration de l'humeur et sachant qu'on ne peut pasles utiliser en continue;
Je cherche un phyto ,pouvant etre employe sans effet addictif;
merci pour vos informations
christine